Ténès est connue pour ses mosquées et sa zaouïa. Cette dernière construite en 1872 (1285 de l’hégire) est l’œuvre de Sidi Mouloud Chouaïbi.
Natif de la région de Ténès, l’éminent théologien y a vu le jour en 1838.
Mouloud ben Ali ben Mouloud ben Mohamed ben Maâmmar ben Biskri ben Abou Chouaïb dit Chouaïbi a commencé à étudier les sciences islamiques en 1864 à la mosquée Zitouna de Tunis. Deux années durant, il sera placé sous la houlette du maître Mohamed-Tahar Ben Achour qui lui enseignera le fiqh. A partir de 1867, il part parfaire ses connaissances à la mosquée Al Azhar du Caire, encadré par le grand mufti Malikite Muhammad Elîsh. De retour en Algérie après cinq ans de formation, il s’installe dans sa région natale où il se consacre à la propagation du rite de la tariqa Chadhiliyya, très répandue entre Khemis Miliana et le Bas-Chelif.
A son retour à Ténès, il entreprend la construction d’une zaouïa connue sous le nom de zaouïa de Sidi Mouloud Chouaïbi. Cette dernière construite dans le massif du Dahra, surplombant le Bas-Chelif est composée d’une mosquée, d’une zaouïa, de la maison du cheikh de la zaouïa, de classes pour l’enseignement et de lieux d’hébergement pour les disciples.
Pendant plus de quatre décennies, Sidi Mouloud Chouaïbi se consacre à l’enseignement religieux, transmettant à ses élèves ses connaissances sur le saint Coran ainsi que sur toutes les autres sciences islamiques enseignées à Al Azhar et ce jusqu’à sa mort survenue en 1918.
Il est enterré dans un mausolée dans l’enceinte même de la zaouïa. Ce mausolée est constitué d’un dôme contenant une châsse recouvrant la tombe du saint homme. Les adeptes et visiteurs y viennent en pèlerinage pour faire des offrandes et des prières selon les préceptes de la référence religieuse algérienne.
Hassina Amrouni